Comme je te plains* (fin)

Ma pauvre amie, comme je te plains, toi qui pensais t'être rapidement débarrassé de moi à Cévenol, tu as dû durant toutes ces années, maintes et maintes fois regretter d'avoir fait ma connaissance, n'est-ce pas ? Tu pensais évidement après avoir rompu à Cévenol que je finirais par me faire une raison et avec le temps finir par (t')oublier ? Et j'imagine très bien ce que tu pensais à l'époque : ça ne sera pour lui qu'un petit chagrin d'amour et comme tant d'autres avant lui, il s'en remettra... Alors évidemment quelle mauvaise surprise pour toi le jour de la réception de mon premier courrier lors de nos retrouvailles en 2006... car non, je ne t'avais pas du tout oubliée... Et oui, j'imagine très bien ton dilemme : « Dois-je lui répondre  ? Que lui dire ? Et que faire devant son insistance à correspondre ? Comment réagir à celui qui ignore la véritable raison de notre rupture et qui sans rien savoir (tu l'as ensuite compris) est resté amoureux ... ». Oui c'est vraiment pas de chance, n'est-ce pas que cet "ex" de ta lointaine jeunesse, à qui tu as fait la pire des trahisons et pour lequel tu ne voulais plus de ses nouvelles, te retrouve  par hasard...  Comme je te plains ma pauvre Inge ! Comme quoi notre passé nous rattrape toujours et... nos vilaines actions aussi ! Manque de chance, en plus je m'accrochais désespérément à ces retrouvailles pour rester en contact et surtout pour comprendre. Je m'accrochais donc ma chère Inge, car forcément je n'avais toujours rien compris ! Alors à tes voeux de nouvel an, j’ai encore moins admis tes méchants mots et ton brutal rejet ! Pourquoi me faire ça, pourquoi m'écrire cette lettre aussi injurieuse, me disais-je ? Pourquoi mettre un terme à notre correspondance et à nos retrouvailles ? Une telle réaction à mon encontre, était-elle normale Inge ? Apparemment, tu n'as pas plus accepté que je puisse t'aimer que moi j'accepte que tu m’aie jeté si brutalement et sans explication. Comme je te plains ! Alors, Inge et c'est de nouveau une autre malchance pour toi, je ne pouvais absolument pas m’empêcher (même qu’anonymement) de communiquer avec toi, de te fêter tes anniversaires et nos dates importantes, et qu’indirectement par un blog, je relate "notre Histoire", mes états d’âmes et tous mes sentiments pour toi. Je devais absolument avant de mourir, exprimer ce besoin irrésistible de raconter ma tragédie, d’expliquer les faits, relater mes souvenirs, et décrire à quel point, à cause de toi, toute ma vie j’ai pleuré, j’ai souffert, j’ai enduré le martyr, comment tu as sali ma naïveté, détruit mon innocence, anéanti ma confiance, moi qui t’aimais plus que tout. Pendant 45 ans, par ton silence et la raison de ta rupture, tu as gâché mon existence et déshonoré mon bel amour pour toi. Voilà ce que j’exprime, voilà ce que je t’explique, voilà de quoi je t’accuse. Alors pour le repos de ton âme et pour la paix de ta conscience, je crois qu’il vaudrait mieux que tu ne découvres jamais ce blog, parce que ma très bonne amie : si tu savais comme je te plains... 

2/12/2021